Petit article pour partager cette intelligente observation quant à notre façon de nous nourrir et son implication dans le processus d’une bonne santé.
C’est un extrait de Plutarque, philosophe, biographe, moraliste et penseur de la Rome antique, Plutarque est né vers 46 en Béotie, Grèce centrale et mort vers 125 à Delphes.
Sur la nourriture……
Venons-en maintenant à la nourriture…mais s’il est tout aussi difficile de gérer un estomac qui s’est libéré de ses chaînes, pour ainsi dire, et de se quereller avec un ventre qui n’a pas d’oreilles, comme disait Caton*, il faut essayer par toutes sortes de moyens de rendre la quantité de nourriture plus légère pour l’estomac par la qualité des aliments.
Les viandes, les fromages, les figues sèches et les œufs durs, par exemple, sont des mets solides et nourrissants ; on en prendra avec précaution, car ce n’est pas une mince affaire que de toujours les refuser.

Il faut s’attacher aux aliments légers et maigres, comme la plupart des légumes, la volaille et les poissons dont la chair n’est pas grasse. Car on peut très bien assouvir agréablement l’appétit avec ces mets sans surcharger l’estomac.
On redoutera en revanche par-dessus tout les indigestions de viandes : elles alourdissent beaucoup au début et laissent ensuite derrières elles un résidu néfaste.
Le mieux est d’habituer notre corps à ne plus en avoir besoin du tout.
La terre fournit en effet quantité d’aliments grâce auxquels nous pouvons non seulement nous nourrir, mais dont nous retirons aussi plaisir et jouissance.

Elle nous permet d’en utiliser certains immédiatement, sans effort, et d’en rendre d’autres plus savoureux par des préparations et des mélanges divers et variés.
Mais puisque l’habitude est devenue en quelque sorte une nature contraire à la nature, la viande ne doit pas servir à satisfaire notre appétit, comme chez les loups ou les lions.
Elle doit plutôt venir en support et en appui de notre alimentation, si l’on peut dire.
Il faut recourir à d’autres aliments, à d’autres mets plus naturel pour notre corps, à des plats qui émousseront moins les facultés logiques de notre esprit, celles-ci se nourrissant, telle une flamme, de matière simple et légère.
*Plutarque reprend ce mot dans « Vie de Caton l’Ancien », « Apophtegmes de rois et de généraux » et dans « Manger la chair »