Le changement

L’essence de notre expérience est le changement. D’instant en instant, la vie s’écoule et n’est jamais la même. l’altération perpétuelle est l’essence de l’univers de perception. Une pensée apparaît dans notre esprit et une demi-seconde plus tard elle est partie. Une autre se présente et la voici partie également. Un son frappe à nos oreilles et c’est le silence. Ouvrez vos yeux, et le monde entre à flots, fermez les, il est parti.

Les gens font irruptions dans notre vie et repartent. Les amis disparaissent, les membres de notre famille meurent. La chance grimpe et descend. Parfois vous gagnez et aussi souvent, vous perdez.

C’est un incessant changement…..changement…changement. Deux moments ne sont jamais semblables. Il n’y a rien de mal à cela, c’est la nature de l’univers.

Mais la nature de l’humanité nous a enseignée de bizarres réponses à ce flux incessant. Nous rangeons les expériences dans des catégories, nous essayons de faire entrer chaque perception, chaque changement mental dans ce courant sans fin, dans l’un des trois tiroirs suivant : bien, mal ou sans intérêt. Ensuite, selon celui que nous avons utilisé, notre perception s’effectue à travers un jeu de réponse mentales standardisées.

Si une perception particulière a été étiquetée « bonne » nous essayons de figer le temps juste à cet instant, nous nous accrochons à cette pensée particulière, nous la caressons, l’embrassons et essayons de l’empêcher de s’échapper.

Lorsque nous n’y parvenons pas, nous mettons tous nos efforts pour répéter l’expérience qui l’a produite. Nous appelons cette habitude mentale  » s’attacher « 

De l’autre côté du mental se trouve le tiroir qui porte l’étiquette « mal ». Lorsque nous percevons quelque chose de « mal » nous essayons de le repousser, nous essayons de le nier, de le rejeter, de nous en débarrasser de toutes les manières possibles.

Nous nous battons contre notre propre expérience, nous fuyons des parties de nous même. Nous appelons cette attitude mentale  » rejeter « .

Entre deux réactions se trouve le tiroir « neutre », là nous rangeons les expériences étiquetées ni « bien », ni « mal ». Elles sont tièdes, sans intérêt et ennuyeuses. Nous les y rangeons pour pouvoir les ignorer et reporter notre attention là où l’action se trouve, c’est-à-dire sur notre incessant manège de désirs et d’aversion.

Toute cette catégorie est dépouillée de sa juste part d’attention. Nous appelons cette attitude mentale  » ignorer « .

Nous fonctionnons mentalement en accord avec ces trois attitudes mentale, le désir-attachement, la haine-répulsion et l’ignorance. Le résultat de cette folie est une perpétuelles course vers nulle part, une bataille incessante pour le plaisir, une fuite sans fin devant la douleur et l’ignorance perpétuelle de 90 % de notre expérience.

C’est un système qui ne marche pas. Aussi grand soit l’effort dans votre poursuite du plaisir et du succès, il vous arrive d’échouer. Aussi rapide que vous soyez pour éviter la souffrance, elle vous rattrape parfois et entre ces deux moments, la vis est ennuyeuse à pleurer ! Nous avons construit des murs autour de nous et sommes pris au piège dans la prison de nos propres mensonges et aversions…nous souffrons.

Plutôt triste…..heureusement, ce n’est pas le cas. C’est seulement désolant lorsque vous voyez les choses depuis le niveau ordinaire de la perspective mentale, celui où fonctionne la machine mentale.

Il existe un autre niveau, se trouve une autre perspective, une manière complètement différente de regarder l’univers. C’est un niveau où le mental n’essaie pas de figer le temps, où nous ne nous attachons pas à notre expérience à mesure qu’elle se déroule, où nous n’essayons pas de repousser les choses au dehors et de les ignorer.

C’est une niveau d’expérience au-delà du bon et du mauvais, au-delà du plaisir et de la peine C’est une manière merveilleuse de percevoir le monde, c’est un talent qui peut s’apprendre, ce n’est pas facile mais cela s’apprend.